Musicalement vôtre

« Dans les Temps Anciens disait-on, les arbres se mouvaient et les forêts conversaient. Vint l’Homme, doté d’une science transcendante sans cesse parfaite par la distillation de son savoir. L’Homme, corrompu par sa fatuité et sa soif de domination, amena la Nature à l’abhorrer. Son orgueil démesuré mena à la Première Guerre Sylvestre.
Mais la connaissance et la sagesse, inhérentes aux deux civilisations, devinrent leurs armes. Quand la Nature conçut la nuit, l’Homme créa le feu;  quand il forgea les armes, elle inventa le poison. Naquit un enfant, cadeau des Dieux, doté d’une compréhension surpassant son origine humaine. Tout avait sens pour lui : les langues du monde, le sifflement du vent ou le murmure de l’eau. L’homme sylvestre devint symbole de paix pour les deux camps qui finirent par signer un accord.
La Nature cependant, ne l’oublia jamais. Elle se mura dans un silence et une immobilité sans nom. Le Pacte est fragile et la Nature délétère. De cette ère de misère ne subsiste plus que cette fable.»

C’est dans la troupe du conteur, des saltimbanques cultivant l’art du divertissement, que vit le jour un enfant cornu à langue fourchue.  Bien qu’il inspira la crainte, sa mère ne put se résoudre à le tuer. En grandissant, il se révéla tout autre, et très vite le groupe l’adopta. Doué d’un talent certain pour le domptage, il fit une petite renommée à la troupe. On eut même dit qu’il murmurait aux lions et qu’il chantait avec les oiseaux. Le monde encore gouverné par les forêts et les montagnes devenait de plus en plus mortel. Il arriva même un moment où, campant à l’orée d’un bois, de sombres racines s’attaquèrent à eux laissant deux cadavres. Puis l’hiver approcha, de plus en plus rude, ils durent s’arrêter un temps. Mais il devint vite clair que le jeune homme cornu n’était pas le bienvenu dans les villages. Le malheur et la désolation le suivaient aux dires des populations. Et alors qu’il allait être sacrifié, le vieux conteur reconnut dans le jeune homme cet enfant d’un autre temps, cet homme sylvestre, le graciant par ses révélations. Comme si les dieux leur avait envoyé un nouvel émissaire pour éviter une nouvelle guerre.

Tandis que les rivières submergeaient les villes et que les arbres terrassaient les châteaux, Dan devint  ce symbole dont les gens avaient besoin. Les villages se rappelèrent alors d’une époque bénie où le Pacte les protégeait, mythe tombé dans le puit de l’oubli éternel. Dan était héros, idole. À chacun de leur passage, l’on remarquait plus le jeune homme de par sa renommée grandissante. Le messie des dieux. Jouant un rôle pour leur survie d’abord, il tenta de trouver une solution aux massacres de plus en plus sanglants. Et Dan s’accomplit ermite. Caché dans les bois à méditer jusqu’aux dernières lueurs, il prit le rôle qu’on lui avait jusqu’alors imposé au sérieux. Que des encouragements mais aucune réponse. Il était seul. Et il changea : la démence le gagna. Sa troupe partit sans adieu, insultée par le « messie ». Sans résultats, tous ses partisans se retournèrent un à un contre lui, formant des traques pour le trouver, vaines.

La Nature le protégeait, le cachait. Il était évident qu’il était devenu un traître à son sang. À force de persévérance, les Hommes finir par le trouver. La guerre cessa alors aussitôt que son palpitant fut embroché. La Nature se figea dès lors et perdit de son éclat, telle une coquille vide, sans cœur, sans vie. La Nature était morte avec lui.

Kawasaki, la ville la plus développée au niveau technologique de cette époque (2045), et plus précisément dans le ‘‘Cybernétique Organisme’’. Le gouvernement avait investi dans un projet nommé « Pāfekuto » dans un but militaire en premier lieu et ça pour éviter les drames qui ont suivie la guerre des trois piliers (Kawasaki, Tôkyô, Yokohama). Ce projet a permit aux hommes spécialement les militaires de pousser leur corps et leur esprit à un niveau jamais atteint, leurs performances améliorées grâce à la technologie est capable d’autorégulation. Ueshiba, 22ans, parents décédés menait une vie paisible dans le quartier de Fujimi. Il vivait seul et travaillait comme livreur dans une petite boite. Ce jeune homme ne s’attendait pas à ce que son destin allait être bouleversé. ‘‘Wankan’’ une organisation géré par un ‘‘anonyme’’ constituée d’êtres aux corps modifié et aux capacités surhumaines entraine la ville dans un Chao, leur objectif était de trouver un objet très spécial qui permettrait d’attaquer la seule faille du projet «Pāfekuto », c'est-à-dire permettre aux molécules de se développer plus rapidement ce qui donnera au corps humain une force et une intelligence surnaturelle. Ueshiba qui sortait sur son vélo pour aller bosser, arriva au centre-ville et assiste à un spectacle chaotique. Des bâtiments détruit, des corps gisant devant lui, la peur le figea, en une fraction de seconde il tourne la tête et voit une lame filant droit vers sa poitrine, il esquive le coup de justesse, un cyborg en avait après lui ! Ueshiba prit la fuite, il se retrouva face à une impasse et ne savait plus quoi faire, c’était la fin pour lui. Soudain une ombre surgit et ouvre le cyborg en deux ! C’était un militaire ! Ce dernier prend Ueshiba et lui explique que l’issu de ce Chao ne dépendait que de sa survie en raison de ce qu’il porte en lui. Ueshiba était le réceptacle de l’objet que « Wankan » voulait trouver à tout prix. Cet objet était une sorte de mini carte intégrée dans le corps de Ueshiba par son père qui était l’un des fondateurs du projet « Pāfekuto ».La carte était rattachée au cœur et se manifestait aux sentiments de son porteur ce qui provoquer une transformation de toute la structure de l’organisme, plus les sentiments sont profond plus la métamorphose est puissante, tel est le pouvoir de cette carte ! Après cette révélation le destin de Ueshiba n’allait plus être le même car le sort de la ville dépendait de sa survie et celle de la carte !...            

Je nous revois, tous les quatre, courir comme des chiens de berger sur les plateaux, grimper les rochers, sauter au-dessus des ruisseaux, et rouler ou faire de la luge pour descendre le flanc lisse la grande pente qui menait à notre cabane, en rigolant aux éclats, malgré les égratignures sur les joues, et les bleues aux genoux. Chaque soir après l’école, on dégringolait la côte en bas du village, slalomant entre les bêtes de nos parents, et nous  jetions nos sacs par terre avant de nous nous embarquer dans les plus grandes aventure toutes droits sorties de notre imagination d’enfant, par tous les temps, toutes les saisons.
Même quand nous avons grandis, que notre village isolé et loin de tout nous obligeait à être pensionnaire dans un collège de la plaine (je me souviens, lors des visites médicales, le médecin nous prenais pour des athlètes apnéistes, et on lui répondait que nous habitions à 3000 mètres d’alitudes, et il comprenait soudain pourquoi nos poumons était en bonne santé, et que le prof de sport nous félicitait pour notre endurance pour les mêmes raisons),  même si en semaine on était en bas, nous continuions à visiter les montagnes environnantes le week-end, à découvrir chaque failles dans les falaises lors de nos séances d’escalade en plein soleil et à servir de guide aux touristes de la vallée, hébergés dans les nombreuse chambres d’hôtes du village. Nous leurs montrions les pistes de ski et de snowboard, les randonnées en raquettes ou en basket suivant la période. Nos ballades s’éternisaient lors des vacances d’été, où nous passions des semaines entières dehors, à bivouaqué tous ensemble, souvenirs joyeux dans une main, brochette de chamallows à griller dans l’autre. Nous prenions en photo les cerfs au crépuscule, les renards la nuit, les isards à l’aube, nous répertorions toutes les plantes, et les herbes, et nous collectionnions les pierres et les cailloux que l’ont trouvés à notre goût.
Avec le lycée, nous avons choisis des avenirs différents… mais jamais nous nous sommes perdus de vue. On se revoyait tous les week-ends, puis, un week-end par mois avec les études. Nous avons voyagé chacun de notre côté, afin de découvrir de nouveaux horizons en solitaire. Mais, pour les anniversaires de chacun d’entre nous, nous étions tous les quatre présents.
Tellement, qu’au final, après avoir découvert d’autres endroits merveilleux, et déménager aux quatre coins du monde, nous nous sommes tous les quatre installé dans notre vallée natale. Avec nos différentes formations, nous avons créé un organisme dans lequel nous accueillons des enfants malades, pour qui l’air de la montagne est une bénédiction. Nous leurs rendons le sourire, et ils nous apportent du bonheur. La plus part guérissent, et reviennent, quelques années plus tard, en vacances, ou même juste comme ça. Nous leurs transmettons nos passions, et les emmenons visiter la montagne, nous leurs apprenons à grimper, à faire des nœuds spéciaux avec la cordes, reconnaitre les étoiles, lire l’heure avec le soleil, et avoir la joie, et le goût de vivre, de croquer la vie à pleine dents, de savourer chaque instant, d’avancer vers les autres, et d’être curieux et passionné de tout sauf du vide !