Comme un conte

Vous pouvez lire le conte entier à cette adresse:
http://ladielynn.com/contes/histoire14.htm

Un roi a trois fils. Le jour où il décide de les marier, il leur offre à chacun un arc et une flèche, leur donnant pour consigne de tirer et d'épouser la femme qui ramasserait la flèche. Les deux ainés trouvent épouse, mais Ivan, le plus jeune, se voit contraint d'épouser la grenouille qui a retrouvé sa flèche.

Quelques temps après, le roi veut savoir laquelle de ses belles-filles et la plus habile. Il ordonne aux trois jeunes femmes de tisser un tapis. Les épouses des deux ainées font tisser leur tapis par des domestiques, la grenouille, la nuit venue, prend forme humaine et tisse un tapis magique. Le matin même, le roi déclare que le tapis de la grenouille est le plus beau. Il demande alors à la voir danser, en compagnie des deux autres.

Le soir du bal, la grenouille, de nouveau, prend forme humaine. Durant le bal, elle émerveille les invités grâce à des tours de magie, et les épouses des deux ainées, tentant de l'imiter, se ridiculisent en public. Quand elle rentre dans ses appartements, la princesse apprend qui Ivan, son mari, a brulé sa peau de grenouille.

Le lendemain, il lui faut partir pour le trentième royaume. Après sa disparition, Ivan part à sa recherche. Croisant Baba-Yaga, il apprend que sa femme est prisonnière de Katcheï, un sorcier. Le seul moyen de le tuer est de transpercer son cœur, enfermé dans un œuf, qui se trouve dans une cane, qui se trouve dans un lapin, lui même contenu dans un coffre enterré sous un rocher sur une ile perdue au milieu de l'océan.

Grâce à l'aide d'animaux qu'il a rencontré sur le chemin, Ivan réussit à s'emparer du cœur. Au moment où il s’apprête à tuer Katcheï, celui-ci apparait, le suppliant de lui rendre son cœur, en échange de la libération de la princesse. Ivan tue tout de même le sorcier, puis s'en va délivrer la princesse, délivrée de l'enchantement qui la transformait en grenouille.

La scène qui vous est proposée est celle où la Princesse tisse son tapis:
En entendant l'ordre du roi, Ivan se sentit très triste et rentra chez lui en pleurant. La petite grenouille s'avança à sa rencontre en sautillant.
- Oh ! Mon gentil prince, pourquoi pleures- tu ? demanda-t-elle.
- Les épouses de mes frères vont tisser de beaux tapis pour le roi mon père, mais toi, tu ne sais pas tisser, dit Ivan en soupirant.
- J'ai promis d'être une bonne épouse pour toi et je ferai tout ce qu'une bonne épouse doit faire, répondit la grenouille. Va te coucher et dors tranquille, je m'occupe de tout.
Pendant qu'Ivan dormait, la princesse quitta sa peau de grenouille et se transforma aussitôt en une belle jeune fille. Elle ouvrit la fenêtre et vit une araignée qui tissait sa toile dans l'embrasure. Elle demanda:

<< Araignée de la nuit,
S'il te plaît, donne- moi
Un peu de ton fil de soie. >>

Et l'araignée lui donna du fil de soie. Puis elle dit à la lune :

<< Lune de printemps
S'il te plaît, donne-moi
un rayon d'argent. >>

Et la lune lui donna un rayon d'argent.
Puis la princesse-grenouille prit des fleurs dans un vase et avec tout cela elle tissa un tapis. Quand le prince Ivan se réveilla, il trouva la grenouille assise sur un coffret. Elle lui dit :
- Mon gentil prince, ce que tu m'as demandé est dans ce coffret. Attends que tes frères aient offert leur cadeau au roi pour lui offrir le tien.

Vous pouvez lire le conte à cette adresse:
http://www.contes.biz/conte-792-Un_oiseau_reconnaissant.html

Un homme très pauvre sauve un jour la vie d'une grue blessée par une flèche. Le soir même, alors qu'il vit seul, une jeune femme perdue dans la neige lui demande l'hospitalité. Ils tombent amoureux, et se marient bientôt.

Pour gagner un peu d'argent, le femme propose de tisser une étoffe que le mari pourra vendre. Elle installe un métier à tisser dans le fond de la maison, et ordonne à son mari de ne pas l'approcher tout le temps que durera son ouvrage. Elle travail pendant trois jours et ressort épuisée, puis ils peuvent vendre l'étoffe qu'une grande qualité qui leur rapporte beaucoup d'argent.

Mais l'argent s'épuise bientôt et la femme se voit contrainte de tisser une deuxième étoffe, plus belle encore que la première, qu'ils peuvent vendre plus cher.
Cette soudaine richesse attise la cupidité du mari et la curiosité des voisins. L'homme demande donc à son épouse de tisser une nouvelle étoffe, mais cette fois entrouvre la porte de son atelier pendant qu'elle tisse.

Il se rend alors compte que ce n'est pas sa femme qui est enfermée dans la pièce, mais une grue qui tisse avec ses propres plumes. Se rendant compte de sa présence, la grue reprend l'apparence de sa femme. Elle lui explique qu'elle était la grue à qui il était venu en aide. Elle l'a épousé pour lui rendre service. Mais maintenant que son secret est découvert, elle doit partir à tout jamais. Elle reprend donc l'apparence de l'oiseau et disparait pour toujours.

La scène qui vous est proposée est celle où le mari espionne sa jeune femme

Après avoir renouvelé ses recommandations à son mari, la jeune femme se mit au travail. Cependant, le jeune homme était dévoré par la curiosité et voulait à tout prix savoir comment sa femme faisait pour tisser de si belles étoffes. Oubliant sa promesse, il alla sans bruit jusqu'à la chambre où la jeune femme tissait sans relâche, et entrouvrit doucement la porte. Mais ce n'était pas sa femme qui tissait, et cela le surprit tellement qu'il laissa échapper un cri. C'était une grue, et le bel oiseau arrachait ses plumes une à une et s'en servait pour tisser une somptueuse étoffe. Quand la grue s'aperçut de sa présence, elle reprit les traits de la jeune femme.

Vous pourrez lire ce conte à l'adresse suivante:
http://etienneduval.perso.neuf.fr/mythesfondateurs/L'�tudiant et le h�ron.htm

Un étudiant, pauvre mais talentueux, fréquente souvent une auberge où il est apprécié par le patron. Celui-ci lui permet souvent de consommer sans payer. Pour le remercier de ses services, l'étudiant peint un jour sur le mur de l'auberge un héron à l'encre. Il explique au tenancier que le héron pourra danser une seule fois par jour pour ses clients, s'il tape par trois fois dans les mains. Sur ces mot, il disparait.

Quelque temps après, l'auberge connait un grand succès grâce aux héron, qui une fois par jour descend du mur pour danser.

Le propriétaire de l’auberge entend parler de ce phénomène et décide d'aller constater la chose par lui même. Après avoir vu le héron danser une première fois, il exige que l'oiseau soit rappelé sans attendre. Le tenancier refuse tout d'abord, puis fini par accepter. Il appelle le héron, qui descend du mur et danse pour la deuxième fois de la journée, d'un pas las et triste.

Quand la danse s'achève, l'étudiant entre dans l'auberge et héron va à sa rencontre. Ensemble, l'oiseau et l'homme quittent le village et disparaissent pour toujours.

J'ai choisi pour cette histoire la scène de la deuxième danse

Que pouvait-il faire le pauvre aubergiste ? Il s'exécuta et frappa encore trois fois dans ses mains, contre son gré et le coeur serré d'angoisse. Le héron s'agita sur son mur, prit lentement son envol pour descendre dans la salle, mais il avait l'air triste et la tête basse.

L'oiseau dansa mais pas comme d'habitude, il dansait si pitoyablement qu'à le voir on en avait les larmes aux yeux. Quand il s'immobilisa, la porte de l'auberge s'ouvrit, et qui vit-on entrer ? Le pauvre étudiant ! Sans dire un mot, il regarda le héron. Puis il porta un pipeau à ses lèvres et se mit à jouer. Le héron s'avança lentement à sa rencontre. Personne, dans l'assistance, ne bronchait. L'étudiant sortit de l'auberge, traversa le village, tout en continuant à jouer une mélodie pleine de nostalgie. Le héron le suivait à quelques pas, l'air triste et découragé. Lorsqu'ils arrivèrent à la sortie du village, ils disparurent comme par enchantement.

Il existe un homme tout vert, ne possédant qu'un seul œil et trois filles. Un énorme corbeau vient un jour le trouver, et exige une de ses filles en mariage. La plus jeune lui est promise, et elle l'accompagne dans son royaume.

Le premier soir, dans la chambre, le corbeau révèle à la jeune fille qu'il a autrefois été humain, mais qu'il a été victime, avec son peuple, d'un maléfice. Durant sept ans il dormira à ses cotés sans qu'elle cherche à le voir. Il sera alors libéré de l'enchantement et pourra l'épouser.

En se promenant un jour dans la campagne, la jeune fille rencontre une lavandière, qu'elle aide et qui la met en garde: il lui faudra traverser de dures épreuves.
Un jour avant que les sept ans soient écoulés, la princesse, persuadée que le fait de voir enfin le roi des corbeaux ne peut lui nuire, allume une bougie alors qu'il dort pour l'observer. Il s'éveille et lui intime l’ordre de fuir sur-le-champ.

La princesse quitte le château en courant et le sorcier auteur du maléfice vient chercher le roi et l'enchaine sur une colline où il est gardé par deux loups; un blanc la nuit et un noir le jour.

La princesse est allée demander de l'aide à la lavandière. Elle lui remet des sabots de fer et un couteau d'or, et lui indique de trouver l'herbe bleue qui chante le jour et la nuit et brise le fer.

Durant trois ans, elle trouve enfin l'herbe, en coupe une poignée. Une semaine après, elle arrive à l'endroit où le roi est entravé, gardé par le loup blanc. Le chant de l'herbe endort le loup, et la princesse profite du sommeil des deux bêtes pour les égorger avec le couteau d'or. Puis elle délivre son mari en brisant ses chaines.

L'enchantement prend fin immédiatement, les corbeaux reprennent forme humaine et le couple royal va enfin connaitre la paix.

La scène qui vous est proposée est celle où la princesse erre durant trois ans, cherchant l'herbe bleue.

La reine partit. Elle marcha longtemps et arriva dans un pays où le soleil brillait jour et nuit. Elle le parcourut pendant un an et trouva une herbe bleue. Elle saisit son couteau d’or.

« Reine, lui dit l’herbe bleue, je ne suis pas l’herbe bleue qui chante nuit et jour et qui brise le fer. »

Alors la reine repartit. Elle arriva dans un pays où la lune brillait jour et nuit. Elle le parcourut un an et trouva une herbe bleue qui chantait jour et nuit. Elle prit son couteau.

« Reine, lui dit l’herbe bleue, je suis l’herbe bleue qui chante jour et nuit mais je ne suis pas l’herbe qui brise le fer. »

Alors la reine repartit. Elle arriva dans un pays où il faisait toujours nuit. Au bout d’un an, elle entendit chanter dans la nuit :

« Je suis l’herbe bleue qui chante jour et nuit, l’herbe qui brise le fer. »
Alors les sabots de la reine se brisèrent. Elle marcha vers l’endroit d’où venait la chanson, trouva l’herbe bleue et la coupa de son couteau d’or.

Vous pouvez lire le conte dans sa version intégrale à cette adresse:
http://feeclochette.chez.com/Andersen/cygnes.htm

Un roi, veuf, a onze fils et une fille. Il épouse une méchante femme, qui jalouse ardemment les enfants. Elle monte le roi contre ses propres fils, et isole Élisa, la princesse, dans une maison à la campagne.

Élisa partie, elle tente de transformer les princes en oiseaux muets. Le sort échoue partiellement, et les onze garçons sont transformés en cygnes, mais reprennent forme humaine durant la nuit.

Quand Élisa a quinze ans, elle rentre au château et la reine tente de l'ensorceler. Le maléfice rate, alors la femme maquille la jeune fille tant et si bien que le roi ne reconnait pas sa propre fille. Dépitée, Élisa s'enfuit et se met à chercher ses frères. Ses recherches la mènent jusqu'à la mer, où elle retrouve les onze garçons à le nuit tombée. Ils vivent à présent de l'autre coté de l'océan, et demandent à la princesse de venir avec eux. Ensemble ils tressent un filet dans lequel Élisa se place le lendemain.

Durant le voyage ils survolent le château de la fée Morgan, qui visite Élisa dans son rêve. Elle lui explique comment délivrer ses frères du maléfice: il lui faudra tresser onze gilets d'orties, sans relâche, et en couvrir ses frères quand ils seront tous finis. Tout le temps que durera son ouvrage, la princesse ne devra pas parler.

Le lendemain, la jeune fille se met au travail, avec des orties récoltées près de la grotte dans laquelle elle se cache. Mais le roi du pays, chassant dans la forêt, tombe sur la grotte et tombe amoureux de la princesse muette. Il l'enlève et se fiance le soir même à la jeune fille inconsolable, et contre l'avis de l'archevêque qui ne voit pas cette union d'un bon œil.

Voyant que sa fiancée n'est pas heureuse, le roi reconstitue pour elle la grotte dans laquelle elle vivait, avec son ouvrage sur une table. Elle se remet aussitôt au travail. Quand le septième gilet est terminé elle est à cours d'ortie et va en cueillir la nuit. L’archevêque l'a vue et se persuade qu'elle est une sorcière.

Quand Élisa, de nouveau à cours d'ortie va en récolter une seconde fois, le roi est sur les lieux, et convaincu de ses méfaits, la fait arrêter. Le peuple la condamne à mort.

Jusqu'au dernier instant, avant de monter sur le bûcher, elle ne cesse de tresser les gilets pour ses frères. Au moment de monter sur l'échafaud, les cygnes arrivent sur la place, et Élisa leur lance les gilets. Ils reprennent immédiatement forme humaine, et tous, la parole retrouvée, clament l'innocence de la jeune fille.

Le rois comprend qu'il a été victime d'une méprise et pardonne à son épouse.

La scène proposée est celle du voyage au dessus de l'océan.

Ils passèrent toute la nuit à tresser un filet de souple écorce de saule et de joncs résistants. Ce filet devint grand et solide, Élisa s'y étendit et lorsque parut le soleil et que les frères furent changés en cygnes, ils saisirent le filet dans leurs becs et s'envolèrent très haut, vers les nuages, portant leur sœur chérie encore endormie. Comme les rayons du soleil tombaient juste sur son visage, l'un des frères vola au-dessus de sa tête pour que ses larges ailes étendues lui fassent ombrage.

Ils étaient loin de la terre lorsque Élisa s'éveilla, elle crut rêver en se voyant portée au-dessus de l'eau, très haut dans l'air.[...]

Ils volaient si haut que le premier voilier apparu au-dessous d'eux semblait une mouette posée sur l'eau. Un grand nuage passait derrière eux, une véritable montagne sur laquelle Élisa vit l'ombre d'elle-même et de ses onze frères en une image gigantesque, ils formaient un tableau plus grandiose qu'elle n'en avait jamais vu, mais à mesure que le soleil montait et que le nuage s'éloignait derrière eux, ces ombres fantastiques s'effaçaient.

Tout le jour, ils volèrent comme une flèche sifflant dans l'air, moins vite pourtant que d'habitude puisqu'ils portaient leur sœur. Un orage se préparait, le soir approchait ; inquiète, Élisa voyait le soleil décliner et le rocher solitaire n'était pas encore en vue. Il lui parut que les battements d'ailes des cygnes étaient toujours plus vigoureux. Hélas ! c'était sa faute s'ils n'avançaient pas assez vite.[...]

Le soleil était maintenant tout près de toucher la mer, le cœur d’Élisa frémit, les cygnes piquèrent une descente si rapide qu'elle crut tomber, mais très vite ils planèrent de nouveau. Maintenant le soleil était à moitié sous l'eau, alors seulement elle aperçut le petit récif au-dessous d'elle, pas plus grand qu'un phoque qui sortirait la tête de l'eau. Le soleil s'enfonçait si vite, il n'était plus qu'une étoile - alors elle toucha du pied le sol ferme - et le soleil s'éteignit comme la dernière étincelle d'un papier qui brûle. Coude contre coude, ses frères se tenaient debout autour d'elle, mais il n'y avait de place que pour eux et pour elle. [...]

A l'aube, l'air était pur et calme, aussitôt le soleil levé les cygnes s'envolèrent avec Élisa. La mer était encore forte et lorsqu'ils furent très haut dans l'air, l'écume blanche sur les flots d'un vert sombre semblait des millions de cygnes nageant.

Lorsque le soleil fut plus haut, Élisa vit devant elle, flottant à demi dans l'air, un pays de montagnes avec des glaciers brillants parmi les rocs et un château d'au moins une lieue de long, orné de colonnades les unes au-dessus des autres. A ses pieds se balançaient des forêts de palmiers avec des fleurs superbes, grandes comme des roues de moulin.

Elle demanda si c'était là le pays où ils devaient aller, mais les cygnes secouèrent la tête, ce qu'elle voyait, disaient-ils, n'était qu'un joli mirage, le château de nuées toujours changeant de la fée Morgane où ils n'oseraient jamais amener un être humain. Tandis qu’Élisa le regardait, montagnes, bois et château s'écroulèrent et voici surgir vingt églises altières, toutes semblables, aux hautes tours, aux fenêtres pointues. Elle croyait entendre résonner l'orgue mais ce n'était que le bruit de la mer. Bientôt les églises se rapprochèrent et devinrent une flotte naviguant au-dessous d'eux, et alors qu'elle baissait les yeux pour mieux voir, il n'y avait que la brume marine glissant à la surface.

Mais bientôt elle aperçut le véritable pays où ils devaient se rendre, pays de belles montagnes bleues, de bois de cèdres, de villes et de châteaux.

Vous pouvez lire l'histoire en entier en cliquant sur ce lien:
http://feeclochette.chez.com/Grimm/mort.htm

A la naissance de son treizième fils, un homme pauvre, désespéré, tente de lui trouver un parrain. La Mort se présente à lui et se propose de devenir la Marraine du nourrisson.

Quand son filleul a atteint l'âge adulte, elle donne lui donne un avenir brillant comme médecin: au chevet d'un patient, il lui suffira de regarder quelle place sa marraine a prise, au pied s'il doit mourir, à la tête s'il doit survivre, pour pouvoir poser son diagnostic. Il ne tarde pas à se faire une solide réputation.

Un jour le roi tombe malade. Appelé à son chevet, la médecin se rend compte qu’il n'y a plus d'espoir pour lui; elle a pris place à ses pieds. Alors il soulève le roi et le retourne dans son lit, ainsi la Mort se trouve au niveau de sa tête. Le roi ne tarde pas à guérir, mais la Mort est furieuse, et le met en garde: il ne doit jamais recommencer.

Pourtant quand la fille du roi tombe malade à son tour, le filleul joue à la Mort le même tour pour sauver la princesse. Alors la Mort l'emporte et le conduit dans une grotte où brillent des milliers de bougies. Ils représentent la vie de chaque humain, et le cierge du filleul est si court qu'il ne va pas tarder à s’éteindre. Le filleul supplie la Mort de lui rallumer un nouveau cierge, mais d'un mouvement volontairement maladroit, elle l'éteint. Le médecin trépasse sur le coup et la Mort est vengée.

Je vous propose la scène de la grotte aux bougies

Elle le saisit de sa main, froide comme de la glace, si fort qu'il ne put lui résister, et le conduisit dans une grotte souterraine. Il y vit, à l'infini, des milliers et des milliers de cierges qui brûlaient, les uns longs, les autres consumés à demi, les derniers tout petits. À chaque instant, il s'en éteignait et s'en rallumait, si bien que les petites flammes semblaient bondir de-ci de-là, en un perpétuel mouvement.

- Tu vois, dit la Mort, ce sont les cierges de la vie humaine. Les grands appartiennent aux enfants ; les moyens aux adultes dans leurs meilleures années, les troisièmes aux vieillards. Mais, souvent, des enfants et des jeunes gens n'ont également que de petits cierges.

- Montre-moi mon cierge, dit le médecin, s'imaginant qu'il était encore bien long.

La Mort lui indiqua un petit bout de bougie qui menaçait de s'éteindre et dit :

- Regarde, le voici !